Benyamin Netanyahu annonçait dimanche, lors d’une interview à Politico, qu’il comptait bien mener l’invasion terrestre de la bande de Gaza jusqu’à Rafah. Une déclaration pleine de défiance envers Joe Biden. Le président américain a déclaré samedi que la ville palestinienne constituait une « ligne rouge » à ne pas dépasser, en plus de critiquer ouvertement la gestion du conflit par le Premier ministre israélien. Le politologue et historien Franco-Israélien Ilan Greilsammer analyse ce froid dans les relations entre les deux dirigeants.
Ilan Greilsammer : Je ne pense pas que ce soit un tournant dans les relations générales entre les États-Unis et Israël. C’est beaucoup plus lié à la personnalité des deux dirigeants. Joe Biden est en campagne. Il y a un certain nombre d’États américains qui jouent un grand rôle dans la victoire ou la défaite d’un candidat à l’élection présidentielle, et qui ont une proportion importante d’habitants d’origine arabe ou à confession musulmane. Pour obtenir leur vote, Biden doit se détacher de cette image d’un soutien presque inconditionnel à Israël.