Vingt-trois ans qu’un chef d’État français ne s’était pas rendu en visite en Suède. Emmanuel Macron sera à Stockholm ce mardi, dans le sud du pays. Des rencontres sont prévues pour renforcer les liens économiques, la coopération entre les deux pays, mais il sera aussi beaucoup question de défense européenne, à la veille d’un Conseil européen jeudi qui sera décisif pour l’avenir du soutien financier à l’Ukraine.
En attendant que la Suède rejoigne l’Otan, la France a apporté des garanties de sécurité à Stockholm, en cas d’attaque. Un beau signal d’amitié, qui conforte la Suède dans l’idée qu’elle n’est pas seule face à la Russie. Le pays nordique est l’un des plus indéfectibles soutiens de Kiev et se réjouit que Paris ait adopté une position ferme vis-à-vis de Moscou.
Sur un front plus technique, la Suède espère bénéficier de l’expertise des entreprises françaises en matière d’énergie nucléaire. La coalition de droite au pouvoir a fait de la relance de l’atome civil un pilier de son programme, le gouvernement a prévu d’ouvrir deux centrales d’ici à 2035, dix d’ici à 2045. Une lettre d’intention a été signée avec la France en décembre pour encourager les échanges, c’est un premier pas.
Les deux pays partagent aussi l’idée que pour devenir une force géopolitique, l’Europe doit réduire sa dépendance vis-à-vis des autres sur des enjeux stratégiques : le spatial, l’industrie de la défense, les matières premières critiques et les produits pharmaceutiques. Des secteurs dans lesquels la France et la Suède ont de forts intérêts et sont parfois concurrentes.