Des échauffourées ont éclaté ce mercredi 17 janvier entre des milliers de manifestants et la police dans une petite ville de l’Oural après la condamnation d’un opposant régional, un événement rare en Russie dans un contexte de répression tous azimuts.
Quelque 6 000 personnes s’étaient rassemblées devant le tribunal de Baïmak, dans la république du Bachkortostan, où était jugé le militant Faïl Alsynov. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent une foule de personnes chaudement vêtues jeter des boules de neige par -20°C sur des policiers munis de boucliers et d’autres scandant : « Honte ! ». D’autres images montrent des manifestants toussant fortement et s’essuyant les yeux après l’utilisation du gaz lacrymogène par les forces de l’ordre dans cette ville de quelque 17 000 habitants située non loin du Kazakhstan.
Les manifestants ont été dispersés avec du gaz lacrymogène tandis qu’une vingtaine de personnes ont été arrêtées, selon l’ONG spécialisée OVD-Info, classée « agent de l’étranger » par l’État russe. Le Comité d’enquête de Russie a fait état de blessés, dont des policiers, et annoncé l’ouverture d’une enquête pour organisation d’« émeutes de masse » et violences contre la police, des crimes passibles de lourdes peines de prison.
Les protestataires encourent désormais jusqu’à 15 ans de prison si l’accusation de participation à une « émeute » est retenue. Selon OVD-Info, qui documente les manifestations et les arrestations en Russie et vient en aide aux opposants, « des dizaines de personnes ont été blessées » et l’accès à Internet mobile est « presque » totalement coupé sur place.