Il aura fallu dix ans pour que la communauté Ashéninka obtienne justice. Au Pérou, le tribunal pénal d’Ucayali, région située dans la forêt amazonienne, vient de condamner des hommes d’affaires de l’industrie forestière et des bûcherons pour l’assassinat de quatre dirigeants de cette communauté indigène, en 2014. Retour sur cette affaire.
Il avait fallu six jours de recherche pour retrouver les corps mutilés d’Edwin Chota, Jorge Rios, Leoncio Quintisima et Francisco Pinedo. Le 1ᵉʳ septembre 2014, quatre dirigeants péruviens de la communauté indigène Ashéninka disparaissent alors qu’ils se rendent au Brésil. Ils allaient y chercher le soutien d’une autre communauté dans leur lutte contre l’exploitation forestière illégale.
Aujourd’hui, l’affaire arrive peut-être, enfin, à sa conclusion. Les coupables ont écopé de 28 ans et 3 mois de prison, comme « co-auteurs d’homicide aggravé ». Si les accusés ont jusqu’au 28 avril pour faire appel de la décision du tribunal pénal d’Ucayali, elle s’avère d’ores et déjà très importante pour le pays. L’avocate des familles de victimes rappelle que « cette affaire a servi à initier la protection nécessaire des défenseurs de l’environnement ».
En plus de démontrer les manquements de l’État péruvien dans le soutien aux communautés indigènes et dans la lutte contre l’exploitation forestière illégale, cette décision devrait faire jurisprudence pour tous les cas similaires. Edwin Chota, était reconnu au Pérou et auprès des médias internationaux pour son investissement dans la défense des forêts amazoniennes.
Entre 2013 et 2023, 33 dirigeants indigènes ont été assassinés au Pérou.