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MUTINERIE A LA MAISON D’ARRET ET DE CORRECTION DE REBEUSS

Les parents exigent que lumière soit faite sur cette affaire
Dans un communiqué, le FRAPP avait annoncé que des affrontements à l’intérieur de la prison de Rebeuss ont été notés le samedi dernier. Mention était faite que des grenades lacrymogènes ont été lancées et les vendeurs aux alentours de la prison avaient été évacuées.
Cette information, faut le dire, a alerté le collectif des parents de détenus «politiques» qui s’était rendu sur les lieux prendre les nouvelles de leurs proches . Amy Diop, est la maman d’un des détenus. Interrogée sur cette situation, elle a crié son désarroi. «Mon fils a été arrêté lors des manifestations du mois de juin. Nous, parents de détenus à la prison de Rebeuss, depuis samedi, jour où Macky Sall a annoncé l’annulation du décret, avons appris qu’il y a eu un incident à la prison. Ce sont des riverains qui nous ont alerté. On s’est rendus sur les lieux, mais on n’a pas réussi à avoir des renseignements sur ce qui s’est réellement passé à l’intérieur de la prison», a dit la dame Amy Diop.
Celle-ci dit avoir eu, après, des informations selon lesquelles, il y a eu des bagarres dans l’enceinte de la prison et des voitures blindées sont venues en renfort. «Il y a eu des tirs de sommations et des gaz lacrymogènes ont été jetées à l’intérieur», a-t-elle confié.
«Ce sont les seules informations qu’on a réussi à obtenir et ce sont les riverains. Les vendeurs établis non loin qui nous ont donnés ces informations. Mais, ce qui nous inquiète, c’est le fait que des gaz lacrymogènes soient jetées à l’intérieur de cette prison qui est exiguë. Voilà maintenant des jours qu’on rentre bredouille avec les repas de nos proches en détention. Et cela dure depuis samedi», dit-elle, toute inquiétée.
D’après certaines informations reçues par le collectif, les prisonniers n’ont plus le droit de recevoir les repas amenés par leurs parents, dit-elle. «S’il y a eu des morts , des blessés qu’ils le disent. Ainsi, on pourra récupérer les dépouilles de nos enfants et les inhumer dignement. S’ils sont blessés, ils sont dans quels hôpitaux. Qu’ils nous laissent aller les voir sur place pour prendre en charge leurs frais médicaux», a plaidé Amy Diop.
Face à cette situation, et au nom des autres membres du collectif que ses semblables et elles forment, elle a interpellé le Président de la République. «Je vous interpelle directement. Vous êtes parent comme nous. On dit que vous êtes le ‘’père de la Nation’’. Alors, pourquoi, nos enfants doivent ils subir cette injustice? Ils sont dans les geôles depuis des mois. Certains sont libérés sans procès. Ce qui montre forcément qu’il y a un truc derrière ces arrestations de jeunes. Nous, les mères des prisonniers, sommes fatiguées. On se bat chaque jour pour la libération de nos enfants», se plaigne-t-elle.
«Qu’ils se le tiennent pour dit. Ils sont responsables de nos enfants. Alors, qu’ils assument leurs responsabilités sur ce qui s’est passé à l’intérieur de cette prison. Qu’ils soient jugés. S’ils sont coupables, qu’ils purgent le restant de leurs peines Mais, s’ils sont innocent qu’ils soient libérés. Nous sommes trop fatiguées. Voilà des mois qu’on n’a plus de vie de famille. Mais, nous allons mener cette bataille jusqu’au bout. Nous ferons tout pour protéger nos enfants. Et nous ferons face», a fait savoir cette mère de détenu ‘’politique’’.
Décidée à avoir des informations sur la situation de son enfant, elle a interpellé les autorités. «Maintenant, nous demandons juste à l’administration pénitentiaire de faire une déclaration sur ce qui s’est réellement passée le samedi 3 février à la prison de Rebeuss. Nous l’exigeons ! Car, le mardi, les gardes nous ont annoncé que les visites sont suspendues jusqu’à nouvelle ordre et les motifs ne sont pas dévoilés. Nous devons juste prendre notre mal en patience», ont-ils déclaré d’un ton froid, regrette, le cœur meurtri la dame.

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