En Italie, une loi existe pour punir les responsables des mariages forcés. Mais d’après plusieurs associations, ce phénomène serait en augmentation, en particulier dans le nord du pays où les communautés pakistanaises, bangladaises et indiennes sont nombreuses. Et cela alimente le débat sur le manque de prévention.
En Italie, les ONG, qui luttent contre les mariages forcés, tentent de répondre au nombre d’unions forcées concernant les jeunes filles d’origine étrangère résidant en Italie. D’après les estimations de la branche italienne d’Action Aid, chaque année environ 2 000 adolescentes ou jeunes femmes risquent d’être victimes de mariages arrangés. Ce chiffre est à prendre avec des pincettes, compte tenu du caractère très clandestin de ce phénomène.
Pourtant, il existe une loi qui introduit le délit de contrainte ou d’incitation au mariage forcé. Il s’agit d’une loi de 2019 sur la protection des victimes de violence domestique et de genre, dénommée « code rouge ». Elle prévoit l’emprisonnement, jusqu’à sept ans, de toute personne jugée responsable d’un tel délit, qu’il s’agisse d’étrangers habitant en Italie ou de citoyens italiens résidant à l’étranger.
Pas une priorité pour le gouvernement Meloni
Le problème est qu’il n’existe pas suffisamment de mesures de prévention qui permettraient d’intercepter plus facilement les situations à risque. Mais aussi de construire un réseau de protection, impliquant les écoles, les services sociaux, les centres ou refuges anti-violences, les forces de l’ordre et la justice.
Depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition de droite et d’extrême droite, il y a seize mois, ce n’est pas vraiment une priorité pour l’exécutif. Par exemple, un projet de loi visant à concéder un titre de séjour, pour motif humanitaire, à une personne étrangère, déclarant aux autorités italiennes être victime de violence ou d’incitation à un mariage forcé, a été adopté par la Chambre des députés, en avril 2022. À cette époque, Mario Draghi était encore Premier ministre. Mais depuis, ce projet de loi traîne au fond d’un tiroir dans une commission au Sénat.