Devant des experts du Nigéria, du Congo Brazzaville, de la Côte d’Ivoire et du Ghana, le ministre Pétrole et des Energies, Antoine Félix Diome qui présidait hier la deuxième édition des journées du contenu local, a salué les avancées du Sénégal qui, suivies à la lettre, pour‐ raient éviter à notre pays la malédiction de l’or noir.
Antoine Félix Abdoulaye Diome a présidé hier, à Dakar, la deuxième édition des journées du contenu local axée sur le thème «mise en œuvre de la politique de contenu local dans le secteur des hydrocarbures : bilan, contraintes et perspectives».
En effet, adoptée au lendemain de la réélection du Président Macky Sall, la loi du 1er février 2019 portant sur le contenu local, fait toujours des misèreaux populations des zones oles matières premières sont extraites. «Nous sommes là pour trouver des solutions de manière concertée avec toutes les parties prenantes tant nous sommes conscients que le chemin est encore long. Nous sommes là pour écouter les idées et les propositions afin de trouver une solution», avait déclaré Antoine Félix Abdoulaye Diome au lendemain des évènements de Khossanto qui avait fait deux morts.
Ministre du Pétrole et des énergies, l’ancien ministre de l’Intérieur est largement revenu sur la question en marge de cet atelier dont l’invité d’honneur était le Nigéria. Riche de son expérience dans l’exploitation du pétrole, le Nigéria participe à cette rencontre de deux jours pour apporter son expertise. Pour Antoine Félix Abdoulaye Diome depuis l’adoption de cette loi, le Sénégal a réalisé des progrès significatifs dans la mise en œuvre du contenu local notamment avec la création du Comité national de suivi du contenu local (Cnscl), qui est chargé à travers son secrétariat technique, de la mise en œuvre de la politique de contenu local ; de la mise en place du Fonds d’appui au développement du contenu local, qui est destiné à financer des actions de formation ; du renforcement des capacités, de l’accompagnement et du soutien aux entreprises locales, ainsi que des projets à fort impact socio‐économique dans les zones d’implantation des activités pétrolières et gazières. Il a aussi souligné la création de l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg), qui est un centre d’excellence pour laformation et la recherche dans le domaine des hydrocarbures, et qui vise à répondre aux besoins en compétences qualifiées du secteur entre autres.
Défis et limites
Toutefois, les défis ou les limites ne manquent pas. Même si ces réalisations témoignent de la volonté et de la détermination du Sénégal à faire du contenu local un pilier essentiel de sa stratégie de développement du secteur des hydrocarbures et fruit d’une collaboration étroite et constructive entre l’Etat, les compagnies pétrolières, les entreprises locales, les partenaires techniques et financiers, les organisations de la société civile et les communautés locales, les populations notamment locales, doivent sentir et ressentir les effets positifs des ressources des hydrocarbures tirées de leur sous‐sol. «Nous sommes conscients que le chemin est encore long et que des défis restent à relever pour atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés en matière de contenu local», a admis Antoine Félix Abdoulaye Diome selon qui, le renforcement de la compétitivité et de la performance des entreprises locales sont nécessaires pour faire face à une concurrence accrue et à des exigences élevées de la part des compagnies pétrolières qui doivent s’adapter aux évolutions technologiques et aux normes internationales du secteur. Si bien que le développement d’un tissu industriel local diversifié et intégré à même d’offrir des biens et des services de qualité à l’ensemble de la chaîne de valeur des activités pétrolières et gazières dont les opportunités sont offertes par les marchés régionaux et internationaux, doit être saisi.
Tout comme la pro‐motion de l’entrepreneuriat et de l’innovation qui sont des facteurs clés pour la création de valeur ajoutée, la différenciation et la compétitivité des entreprises locales, et qui nécessitent un environnement propice, un accès facilité au financement, à l’information et à l’accompagnement, ainsi qu’une protection adéquate de la propriété intellectuelle». «Ces défis sont autant d’opportunités pour le Sénégal de renforcer sa politique de contenu local et de maximiser les retombées positives du secteur des hydrocarbures sur le développement économique et social du pays. C’est pourquoi, je vous invite à profiter de ces journée du contenu local pour échanger, partager, apprendre et proposer des solutions innovantes et pragmatiques pour relever ces défis et atteindre nos attentes», a‐t‐il indiqué, félicitant au passage, le secrétariat technique du Comité national de suivi du contenu local.
