C’est une réhabilitation d’un espace hospitalier qui a suscité beaucoup d’indignation de la part d’une bonne partie de la société. Malgré les motifs avancés par l’Autorité de régulation des marchés publics et la Direction centrale des marchés publics, notamment le motif impérieux, la rupture de la continuité du service de santé public et l’urgence et l’interpellation, le Fonds souverain d’investissements stratégique persiste dans sa volonté de passer le marché de la reconstruction du Centre hospitalier universitaire Le Dantec au groupement Quantum. Mais qui est en réalité cette entreprise devant bénéficier de ces 92 milliards de francs Cfa ?
Une question qui va certainement intéresser les observateurs qui ont jusque-là, suivi cette affaire de réhabilitation de l’hôpital Le Dantec mais qui trouvera réponse après lecture de la parution du journal Libération de ce mercredi, même si la Présidence a tenté de justifier ce coup de force par « l’urgence impérieuse liée à la satisfaction des besoins des usagers, la protection des intérêts essentiels de l’État et de l’intérêt général. »
Alvaro Hachuel, sa relation avec le Sénégal et ses antécédents des « paradis fiscaux »…
C’est Quantum qui a manœuvré depuis des mois pour s’accaparer de ce marché alors que des sociétés comme Genitech international avaient fait des offres moins coûteuses. Toutefois, Ghesa, détenue par des intérêts espagnols comme Quantum n’est qu’un partenaire.
C’est Alvaro Hachuel qui est le président du groupe. On sait de lui qu’il est actionnaire dans la Banque de Dakar (Bdk), et qu’il est le fils de Jacques Hachuel, un milliardaire franco-espagnol qui a des affaires dans plusieurs pays d’Afrique comme l’Angola ou le Soudan. Alvaro Yves Hachuel Collet de son nom complet apparaît aussi dans les enquêtes du Consortium international des journalistes d’investigation, notamment les « Pandora papers » qui ont mis à jour l’existence de sociétés offshore créées, entre autres, par le cabinet d’avocats Appleby.
Toujours, dans cette série de revers fiscaux, Alvaro Yves Hachuel Collet et son père Jacques étaient impliqués en Espagne dans l’affaire de la banque Banesto. Hachuel-père avait été condamné en première et en seconde instance tout comme le fils Alvaro Yves Hatchuel Collet et l’administrateur de ses sociétés Rafael García Arteaga pour un prêt frauduleux de 45,07 millions d’euros. À la barre, Jacques Collet avait affirmé qu’il n’a jamais reçu ce crédit, mais qu’il s’agissait d’une opération fictive pour aider Mario Condé, l’ancien président de la banque au cœur du scandale.
L’autorité sévira-t-elle au bon moment pour mettre fin à un gré à gré qui risque de faire du bruit au regard du profil du bénéficiaire ?