Alors que le président namibien Hage Geingob était enterré ce dimanche à Windhoek, plusieurs chefs d’État présents à la cérémonie en ont profité pour discuter du conflit en cours dans l’est de la RDC, parmi lesquels le président sud-africain. L’Afrique du Sud, qui déploie 2 900 soldats dans le cadre de la mission déployée par la SADC, a perdu deux militaires mi-février, près de Sake. La mort de ces deux soldats a ouvert un débat en Afrique du Sud sur la présence de troupes sud-africaines dans le conflit congolais.
Une armée sous-équipée, pas assez formée, pas à sa place… les critiques de l’opposition sont sévères. À l’image de Julius Malema, le chef du parti de l’EFF, pour qui les troupes sud-africaines doivent se retirer immédiatement. « Notre armée ne peut même pas surveiller des choux, ils ne serviraient à rien dans ma ferme. Nous n’avons pas les capacités, l’ANC a détruit l’armée. »
À l’opposé de l’échiquier politique, l’Alliance démocratique accuse le président Ramaphosa d’envoyer les soldats à la mort. Ils manqueraient de préparation et de matériel pour évoluer sur ce terrain complexe. Le problème vient des coupes budgétaires, selon le journaliste spécialisé Darren Olivier, qui travaille pour African Defence Review.
« Les coupures budgétaires, d’ampleur et répétées, fragilisent l’armée. Elles réduisent sa capacité à s’engager à l’extérieur et à mener ce genre d’opérations complexes. Pour moi, c’est irresponsable d’envoyer un contingent équipé de la sorte, compte tenu du niveau de menace et de préparation d’un groupe aussi nombreux que le M23. »
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