L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont mis d’accord vendredi 19 avril sur la démarcation d’une partie de leur frontière internationale. C’est la première fois que cela arrive depuis l’indépendance de ces deux ex-républiques soviétiques, en 1991, et cela intervient dans le contexte de la victoire de l’Azerbaïdjan dans ce que l’on a appelé la seconde guerre du Haut-Karabakh, fin 2020, du nom de cette province peuplée d’Arméniens qui avait fait sécession de l’Azerbaïdjan en 1994. En septembre dernier, ce dernier finalisait la reprise totale du contrôle sur le Haut-Karabakh. Avec la fin de ce conflit, vieux de trois décennies, Bakou et Erevan discutent d’un éventuel « traité de paix ».
Au terme de cet accord vendredi 19 avril, jugé historique tant à Bakou qu’à Erevan, quatre villages de la province arménienne du Tavoush, au nord-est du pays, seront transférés à l’Azerbaïdjan. Quatre localités inhabitées depuis la première guerre du Karabakh, au début des années 1990, rappelle notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté.
Ces localités sont désertes, mais revêtent une importance stratégique car elles sont proches de la principale route reliant l’Arménie et la Géorgie, par laquelle passe une grande partie du commerce, et le gazoduc qui transporte du gaz russe.
La cession de ces villages était une condition préalable de Bakou pour poursuivre les pourparlers de paix en cours, visant à mettre fin à trois décennies de conflit autour de la question du Karabakh.
Les quatre villages font partie de l’Arménie depuis le début des années 1990 et leur « restitution » constitue un « événement historique attendu depuis longtemps », a déclaré vendredi le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Aykhan Hajizada sur le réseau social X. « Dans ce processus, la République d’Arménie bénéficie d’une réduction des risques liés à la délimitation et à la sécurité des frontières », a commenté le bureau du Premier ministre arménien, cité par l’agence de presse nationale.