Visé par 88 chefs d’accusation dans quatre procédures pénales distinctes, Donald Trump, en pleine campagne électorale, comparaît à partir de lundi 15 avril à New York pour le premier de ces procès, dans l’affaire dite Stormy Daniels, du nom de cette ancienne actrice pornographique dont l’ancien président aurait acheté le silence en vue de sa campagne présidentielle de 2016.
En pleine campagne électorale, Donald Trump sera en salle d’audience à partir de ce lundi 15 avril. L’ex-président américain est accusé d’avoir dissimulé une transaction de 130 000 dollars à Stormy Daniels, ancienne star de films pornographiques, en vue de commettre un délit plus grave lié au financement de sa campagne présidentielle de 2016. Ce paiement de 130 000 dollars avait en effet été maquillé en frais juridiques, pour taire une relation sexuelle en 2006, que Donald Trump dément.
L’affaire avait été révélée par le Wall Street Journal en 2018 alors que Trump était devenu président. Le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, y avait vu une fraude électorale puisque, selon lui, le but de l’opération était de dissimuler aux citoyens des informations potentiellement préjudiciables au candidat républicain.
Toutefois, ce procès empêchera-t-il Donald Trump de retrouver la Maison Blanche ? Rien n’est moins sûr. Un jury de douze citoyens de Manhattan, qui doit être constitué à partir de ce lundi, devra trancher d’ici six à huit semaines de débats. Mais avant cela, leurs sympathies politiques seront scrutées afin de s’assurer de leur impartialité.
« Pour les évangélistes, Trump est littéralement l’élu de Dieu »
L’ancien chef de l’État encourt un an maximum d’emprisonnement s’il est reconnu coupable de falsification, et jusqu’à quatre ans s’il est prouvé que cette action visait à violer les lois de financement des campagnes électorales. Ce procès n’est pas celui de l’argent et du sexe, mais celui de savoir s’il y a eu conspiration pour truquer l’élection présidentielle, a clamé Alvin Bragg.
Pour le candidat républicain, il s’agit d’un procès politique pour empêcher son retour à la Maison Blanche. Mais aura-t-il une incidence sur sa campagne et sur le soutien de ses anciens électeurs ? Peu probable, estime Romual Sciora, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste des États-Unis.