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ELECTION PRESIDENTIELLE : Plus qu’un mois avant le scrutin….

25 janvier – 25 février. Plus qu’un mois avant le scrutin présidentiel. Ils sont vingt prétendants dont deux femmes à briguer les suffrages au bout d’un processus de sélection, alourdi depuis quelques heures par les demandes exprimées au Président de la République par onze candidats recalés. Reçus hier en début de soirée par Macky Sall en audience, après une lettre adressée au Chef de l’Etat il y a une semaine, ils veulent dénoncer « les manquements constatés lors du parrainage » et demandent la mise à disposition du fichier électoral à tous les candidats. Cette initiative peut-elle remettre en cause le calendrier électoral alors que le Conseil constitutionnel a livré son verdict ? En tous cas, la machine administrative pour la préparation du vote est lancée.

La direction générale des élections (Dge), suivant le calendrier des taches et opérations arrêté par le ministre de l’Intérieur, devrait publier aujourd’hui la carte électorale et les modifications qu’elle a subies, comme le stipule le Code électoral. Une réunion a réuni lundi dernier le Dge et les mandataires des vingt candidats retenus qui avaient remis la veille la version électronique de leurs maquettes respectives pour se conformer aux dispositions relatives à l’impression des bulletins de vote. Dans les états-majors, l’on prépare le grand déploiement dans les quatorze régions du pays. Cette locomotive déjà lancée peut-elle être freinée ?

Vingt candidats donc. Jamais autant de prétendants n’ont été sur la ligne de départ pour le palais présidentiel. Ils étaient cinq en 2019 (introduction du parrainage), quatorze en 2012, quinze en 2007 et huit en 2000. Cette inflation de candidatures peut avoir deux explications : l’éclatement des coalitions et, bien sûr, l’attrait de la fonction. Idrissa Seck en sera à sa quatrième élection présidentielle après avoir terminé deuxième en 2019. Au sein de « Benno », pas moins de quatre responsables sont sur les starting-blocks, tous issus de l’Alliance pour la république (Apr). Paradoxalement, ce ne sont pas les alliés traditionnels de Macky Sall (Ps, Afp, Pit, Ld…) qui ont passé outre son choix porté sur Amadou Bâ, mais des responsables de son parti, l’ancien Premier ministre Mohamed Boun Abdallah Dionne, l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye et l’ancien Dg des domaines et maire de Kolda, Mame Boye Diao. Idem pour l’ancienne coalition « Yewwi Askan Wi », initialement portée par « Taxawou Sénégal » de Khalifa Sall et l’ex-Pastef (dissous) de Ousmane Sonko, écarté de la course après sa condamnation dans une affaire de diffamation. En effet, l’ancienne coalition de l’opposition a vu naître les candidatures de Khalifa Sall, Bassirou Diomaye Faye, Déthié Fall, Habib Sy, Aliou Mamadou Dia, Cheikh Tidiane Dièye, Malick Gakou. Ils côtoient dans la course des chefs de parti comme Boubacar Camara, Mamadou Lamine Diallo, Pape Djibril Fall, Thierno Alassane Sall, Serigne Mboup. Comme prévu, des personnalités indépendantes complètent la liste : le Pr Daouda Ndiaye, Dr Rose Wardini et Anta Babacar Ngom

Ce scrutin est inédit car le président sortant ne se présente pas, de même que le principal opposant, Ousmane Sonko. Le candidat du Pds, Karim Wade, a lui aussi été recalé L’enjeu de perpétuer l’hégémonie de « Benno » après douze ans au pouvoir ou d’ouvrir une nouvelle page. Mais des logiques contraires s’affrontent. La dynamique « post Pds » pourrait continuer en dehors de « Benno » car des anciens du Pds sont en piste (Idrissa Seck, Habib Sy). Un ancien baron du Parti socialiste, Khalifa Sall, entend mettre fin à la gouvernance des libéraux et ramener le courant social-démocrate au pouvoir, si tant est que ces catégories idéologiques tiennent toujours. Par ailleurs, le courant mené par l’ex-Pastef en la personne de Bassirou Diomaye Faye, entend capitaliser ses succès lors des dernières législatives et bénéficier des mots d’ordre d’Ousmane Sonko depuis la prison du Cap Manuel. Une élection ouverte donc. Les violentes tensions qui ont assombri le panorama depuis 2021 et l’éclatement de l’affaire « Sweet beauty », suivies d’emprisonnements pour se terminer par la dissolution de l’ex-Pastef ont empêché la présentation des programmes des candidats et occulté les débats de fond que suscitent, en général l’élection présidentielle.

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